Preangkorian stela of unknown provenance (K. 1148, 7-8th century CE)

Metadata

Current Version:  draft, 2023-11-08Z

Editors:   Chloé Chollet, Kunthea Chhom, Saveros Pou and Dominic Goodall.

DHARMA Identifier: INSCIK01148

Hand Description:

Pre-Angkorian script, ca. 7-8th century CE.


Additional Metadata

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Edition

1Aṁnoy· mratāñ· Akṣaravindu nu Anro-
2k· Añ· Ai ta Āśrama vā kdik· pqOn·
3vā II ku niṣṭhura tnor· kñ(u)ṁ Āśrama man·
4mratāñ· sāmanta tor· kon· ku phoṅ·
5Is· ge Ai ta Āśrama sre tloṅ· III
6toṅ· tneṁ I tmur· dneṁ I Aṁnoy· poñ·
7sumannibhānu ge qnak· kantaiya sre tloṅ·
8II toṅ· tneṁ I gi kṣetra ta nā jlaṅ· Ā-
9śrama jaṁnāhv· poñ· (A/su)man· tel·
10Oy· teṁ puṇya mratāñ· yajamāna gi A-
11vā⟦dai⟧sa dai|

Anuṣṭubh
yad da¿n?⟨t⟩taṁ śramanādibhyo
12dadato ’pi na tad dhanaṁ
tad ahāryyaṁ nr̥pe13nāpi
ki⟨ṁ⟩ punas suta⟦[1×]⟧-vāndhavai⟨ḥ⟩ |

Apparatus

1-2 Anrok·Anros· SP • La lecture de la dernière consonne du mot (k), 1er Akṣara de la ligne 2, est certaine ; l’estampage des NIC III est de mauvaise qualité à cet endroit (l’indistinction de la barre gauche du k et une éraflure à droite de ce k expliquent la lecture s).
3 tnor·tnop· SP • Le graphème lu p par S. Pou se lit plus « naturellement » comme un r. Il est certes un peu large pour un r, et ne descend pas assez en dessous de la ligne ; mais on pourrait en dire autant de l’akṣara r dans tmur de la ligne 6, dont l’interprétation est, elle, certaine. Le p dans cette inscription présente quant à lui deux angles droits le plus souvent accusés, parfois légèrement arrondis (cf. l. 2 pOn ; l. 6 poñ ; l. 9 poñ ; l. 10 puṇya ; l. 12 pi ; l. 12-13 nr̥penāpi ; l. 13 punas ; voir aussi les de niṣṭhura, l.3 et kṣetra, l. 8, mais non pas celui de Akṣara°, en l. 1). – Le terme tnop, du reste, ne semble pas attesté, et le commentaire de S. Pou à cet endroit est intriguant (sa traduction « Ku Niṣṭhura ---- [appel de note 2] des serviteurs de l’Āśrama ...  » renvoie à une note (n° 2, p. 199) selon laquelle « le mot effacé pourrait être le déterminant de “serviteurs” » ; mais il n’y a ici rien d’effacé). Pour autant, la décision finale sur la lecture adoptée dépendra d’une traduction éventuelle que je suis bien incapable de proposer.3 kñ(u)ṁkñuṁ SP • Je suis, comme bien souvent et en l’absence d’autre exemple de ñ souscrit dans cette inscription, incapable de certifier à 100 % que la voyelle u est bien présente.
4 sāmantasāsāṅka SP • La lecture adoptée est quasi certaine. Du reste, même sur la reproduction parue dans les NIC III, la nasale est improbable et ce que S. Pou lit comme la seconde occurrence de l’Akṣara sā ne présente pas de trace de ā long.
5 Is·[2+] saṁ SP • Le I et le virāma sont très distincts sur les documents à ma disposition, alors que la reproduction parue dans les NIC III ne permet pas de lire le premier et que la trace du second y ressemble à un anusvāra. C’est en fait le graphème lu s qui, mal formé, pourrait prêter à discussion.
9 (A/su)man·Amar· SP • Même sur la reproduction parue dans les NIC III, la consonne finale ne peut être lue r, et les reproductions à ma disposition confirment qu’il s’agit d’un n (comparer avec le n de en l. 8). Bien que la lecture du premier graphème comme un a ne puisse être totalement exclue, il semble préférable de l’interpréter comme un su dont le u serait très court. Tous les a/ā de cette inscription dont la lecture est certaine présentent en effet, pour leur composante gauche, une forme en S dont la courbe inférieure manque apparemment ici : c’est sans doute, en effet, un défaut de la pierre qui peut en donner l’illusion sur les reproductions. Dans ces conditions, il semble bien qu’il soit question, à nouveau, du poñ suman de la l. 7.
11 |I SP • I interpret this sign as a punctuation marking the end of the Old Khmer portion, and not as the number 1 as Saveros Pou suggested.11 vā⟦dai⟧savā[2×]s· SP • L’akṣara dai, clairement reconnaissable sur les documents à ma disposition, semble être annulé au moyen de quatre traits obliques. Il n’y a pas de virāma sur le s.
12 yad dattaṁyaddānato SP12 tad dhanaṁtaddhana SP • L’anusvāra, douteux sur la reproduction des NIC III, semble clair sur les documents à ma disposition ; qu’il soit si proche de la lettre n s’expliquerait par la présence, à la ligne supérieure, de la ligature dd. Mais il pourrait aussi s’agir d’un point lié à la technique de gravure (cf. supra ad suman, l. 7). – Quoi qu’il en soit, il faut lire ou restituer dhanaṁ ou dhanam·.12 tad ahāryyaṁtadahāryya SP • Quasi inexistant sur la reproduction des NIC III, l’anusvāra est clair les documents à notre disposition.
12-13 nr̥penāpisr̥pa nā pi SP • A similar stanza portion is found in stanza III of the somewhat later, and very carelessly engraved, inscription K. 379: tad ahāryyaṇ nr̥penāpi kim utaḥ svattavāndhavaiḥ.
13 suta⟦[1×]⟧-vāndhavai⟨ḥ⟩suta[3×]vārdhavai SP • Il semble que le lapicide ait bien gravé une lettre après suta, qu’il a ensuite annulée d’une façon qui ne m’est pas claire ; l’hypothèse d’un défaut de la pierre préexistant à la gravure est moins plausible, d’après les reproductions. En résumé, mètre et sens imposent de restituer sutavāndhavaiḥ.

Translation into French by Chloé Chollet

1-6Donations du mratāñ Akṣaravindu et de l’anrok añ à l’āśrama : Kdik avec les deux cadets de [ce même]  ; ku Niṣṭhura [utilisée comme] moyen d’échange (tnor) avec un esclave de l’āśrama ; le mratāñ Sāmanta a échangé tous les enfants [de cette même] ku et les autres [esclaves] de l’āśrama contre des rizière(s) [produisant] 3 tloṅ de riz ; 1 cocotier ; 1 paire de bœufs.

6-11Donations du poñ Sumaṇibhānu : des femmes ; rizière{s} [produisant] 2 tloṅ de riz ; 1 cocotier. C’est la terre où se trouve la clôture de l’āśrama, achetée au poñ Aman, qui fournit une source de mérite au mratāñ yajamāna à l’intérieur de la résidence.

La richesse qui a été donnée aux śramaṇa etc. : elle n’appartient même pas au donateur. Elle ne peut être ravie par le roi et à plus forte raison (kiṁ punaḥ) par les fils ou les membres de la famille [du donateur].

Translation by GoodallMikaelianSiyonnThompson 2020

That which (yad) has been given (dattam) to the ascetics and others [connected to this foundation] (śramaṇādibhyaḥ), that (tat) wealth (dhanam) does not belong even to the giver (dadato ’pi). That (tat) should not be taken away (ahāryam) even by the king (nr̥penāpi), not to speak of (kim punaḥ) [the giver’s] sons and relatives!

Translation into French by Pou 2001

1-6Offrandes de Mratañ Akṣaravindu et Anros Añ à l’āśrama : Vā Kdik avec ses deux cadets ; Ku Niṣṭhura [...] des serviteurs de l’āśrama que Mratāñ Sāmanta avait échangée, accompagnée de son {ses} enfant{s} [...] réunis aux gens de l’āśrama ; 3 tloṅ de rizières ; 1 cocotier ; 1 paire de bœufs.

6-11Offrandes de Poñ Sumannibhānu : des servantes ; 2 tloṅ de rizières ; 1 cocotier. Les champs à Jlaṅ Āśrama achetés par Poñ Amar forment un capital de mérites pour le Mratāñ donateur [...].

11-13Ce qui est offert aux ascètes etc.

Commentary

4The term sāmanta is rarely used in Old Khmer inscriptions. The only occurrences of this term in Old Khmer portions can be found in pre-Angkorian inscriptions: K. 140 (598 śaka), K. 904 (635 śaka; l. A29).

Par rapport au mot tloṅ: comme le souligne Saveros Pou, l’emploi de l’unité de mesure tloṅ pour une rizière plutôt que pour du paddy (sru) est surprenant, d’autant que cet emploi se rencontre de nouveau à la ligne 7. Nous retrouvons toutefois cette même expression dans d’autres inscriptions préangkoriennes du corpus, à savoir K. 154 (656 śaka; l. A8), K. 563 (VIe siècle śaka) et K. 79 (565 śaka; avec un emploi de tloṅ aussi bien pour du paddy que pour des rizières). Cet usage semble s’être perpétué durant la période angkorienne, puisque l’on trouve l’expression équivalente vraḥ sre thlvaṅ dans K. 523 (1040 śaka; l. B20). L’article de Michel Antelme sur le terme tloṅ et ses équivalents (2011) – bien que ne traitant pas de cet usage/cas de figure particulier – confirme l’association de ce terme avec une unité de capacité de mesure et de poids. La traduction adoptée tente donc de refléter ce sens.

A l’intérieur de la résidence (Avādaisa dai): le sens du mot dai est pluriel et signifie aussi bien “nouveau” que “autre”. Un troisième sens peut lui être imputé, si on rapproche le terme du vieux môn ḍey et du vieux cham di ou , à savoir “à l’intérieur de”.

teṁ puṇya:

Bibliography

First edited by Saveros Pou with a French translation of the Khmer part (2001: pages 198–199). The Sanskrit part was edited and translated into English by Dominic Goodall (2020: page 331). The inscription is re-edited here by Chloé Chollet and Kunthea Chhom based on EFEO estampage n. 1713 and photography AMPP 000826.

Primary

Pou, Saveros. 2001. Nouvelles inscriptions du Cambodge, volumes II et III. Paris: École française d’Extrême-Orient. [https://sharedocs.huma-num.fr/wl/?id=iOJj0LkJiJMCNZILplrBaC7aj9jIpOla].
Pages 198–199. [siglum SP]
Goodall, Dominic. 2020. “Nandirāśi’s Pāśupata Monastery: K. 1352 (590 Śaka), a Non-Royal Sanskrit Inscription in Kampot from the Reign of Jayavarman I.” LIBER AMICORUM Mélanges réunis en hommage à / in honor of Ang Chouléan, edited by Grégory Mikaelian, Sophearith Siyonn, and Ashley Thompson, 325–43. Paris, Phnom Penh: Péninsule / Association des Amis de Yosothor. [https://hal.science/hal-03132837v1].
Page 331. [siglum DG]