Edition
I. Anuṣṭubh
1| | śriyam vo dhūrjjaṭiḥ pātu
yasyāṅghreḥ bhāra-pīdayā
vadhirīkr̥ta-sarvvāśān
daśāsyo vyakr̥ta svarān· ⟨|⟩
II. Anuṣṭubh
2kamvujādhi-patī rājñāṁ
mūrddhasv āhitaśāsanaḥ
śrīndravarmmeti rājā yo
dikṣu khyāta-parākramaḥ ⟨|⟩
III. Anuṣṭubh
3sevārāja-samāhāra-
-mauli-ratnāṅśu-nirggamaiḥ
ratna-siṅhāsanaṁ yasya
dvi-guṇīkr̥ta-śobhanam· |
IV. Anuṣṭubh
4Ekaikāṣṭa-śakāvāpta-
-rājya-śrīś śrīya-śonidheḥ
śrī-yaśovarmma¡ṇ!⟨n⟩āmāsīt
tasya putraḥ pratāpavān· |
V. Anuṣṭubh
5dharmmāviyogikr̥tyasya
rājye yasya kr̥taṁ yugam
parokṣam apy atiprītyā varttamānam abhūd iva |
VI. Anuṣṭubh
6yato niryyāya sat-kīrttir
bhūyasī parito diśaḥ
dūrāddhv-aśrama-tapteva
pasparśśāmbho mahodadheḥ |
VII. Anuṣṭubh
7tena rājñā kr̥ta-jña-tvāt
saṁpadbhir yyo yatīśvaraḥ
sauvarṇṇa-bhasma-pātrākṣa
mālādyābhis su-satkr̥taḥ |
VIII. Anuṣṭubh
8parārddhyam āsanaṁ padma
dala-kesara-paṅkti-mat
yatīnām ādhipatyena
yo ’ddhyāste sma nr̥pājñayā |
IX. Anuṣṭubh
9śaiva-jyoti-ṣaś-avdārtha
vādi-śāstrārtha-vedinā
yenātmāntar¡ṇ!⟨n⟩nigūḍho ’pi
yogena dadr̥śe śive |
X. Anuṣṭubh
10śrīndravarmma-niyukto ya
Uttarendrāśramādhipaḥ
toyaṁ vijñāpayām āsa
durlabhaṁ bhogyam āśrame |
XI. Anuṣṭubh
11Iti-vijñāpito yena
śrīndravarmmā-vanīśvaraḥ
ta¡t!⟨ṭ⟩ākaṁ kārayām āsa
narair viṣaya-vāsibhiḥ |
XII. Anuṣṭubh
12taṭāke khanya-māne yat-
-sauvarṇ¡n!⟨ṇ⟩a-guru-ma¡n!⟨ṇ⟩¡d!⟨ḍ⟩alam(·)
pūrvvopanihitaṁ bhūmāv
uddhr̥taṁ khana-nīdharaiḥ |
XIII. Anuṣṭubh
13yenedaṁ pratimāyai tac
chambhor bhavatu bhū-pate
rājño vijñā-pitasyeti
sādhu-vācyanukūlatā |
XIV. Anuṣṭubh
14śāmbhavī pratimā yeyaṁ
sauvarṇ¡n!⟨ṇ⟩ī ś(i)vikāsthitā
nīyate dyāpi yas tasyāḥ
nimittam abhavat kila | |
XV. Anuṣṭubh
15śrī-yaśovarmmaṇ(ā) paścāt
svāśrame ’dhikr̥taḥ punaḥ
ya Ācāryyādhipatyena
labdhavān pravarāsanam· |
XVI. Anuṣṭubh
16yadyaśo hāra-kahlāra-
-nīhārākr̥ti-kānti-mat·
niṣka-laṅkaṅ kalāvantaṅ
kalaṅkāṅkam ivāhasat· |
XVII. Anuṣṭubh
17prāṇi-prāṇa-paritrā¡n!⟨ṇ⟩a-
pradhāna-parimā¡n!⟨ṇ⟩ataḥ
yo rāgī vītarāgo ’pi
śiva-tvaikatva-veditaḥ |
XVIII. Anuṣṭubh
18sa Evāmara-bhāvākhyo
yatīnāṁ pravaro guṇaiḥ
śālām akr̥ta devasya
dakṣiṇopatyakātale |
Translation into French by Cœdès 1937-1966
I.
Que (Śiva) au lourd chignon protège votre fortune, lui dont le pied a, comme conséquence
de la souffrance causée par son poids, fait pousser à (Rāvaṇa) aux dix visages des
cris emplissant tout l’espace d’un bruit assourdissant.
II.
[Il y eut] un souverain des Kambuja, qui avait placé son commandement sur les têtes
des rois, le roi Śrī Indravarman, dont la valeur était proclamée dans les points cardinaux.
III.
L’éclat de son trône aux lions, orné de joyaux, était doublé grâce aux rayons émis
par les joyaux [ornant] les têtes de la multitude des rois qui l’honoraient.
IV.
Le fils de ce réceptacle de gloire fut le majestueux Śrī Yaśovarman qui obtint la
Fortune royale en
śaka huit-un-un (811).
V.
Sous le règne de ce roi dont les actions étaient conformes à la Loi, le Kr̥tayuga,
bien qu’il fût passé, étant en quelque sorte présent par suite de la joie extrême
[des créatures].
VI.
S’étant éloignée de lui, sa Gloire excessive, comme si elle eût été brûlée par la
fatigue de sa course lointaine à travers tout l’espace, but l’eau de l’océan.
VII.
Par gratitude, ce roi a dûment honoré le supérieur des ascètes, avec des objets précieux :
pot à cendres en or, rosaire, etc.
VIII.
Par ordre du roi, [cet ascète] a été installé sur le siège suprême comportant cinq
étamines et pétales de lotus, et a reçu l’autorité sur les ascètes.
IX.
Connaissant le sens des textes traitant du Śaiva[tantra], de l’astronomie et de la
grammaire, il a, au moyen du Yoga, discerné l’
ātman dans Śiva, bien qu’il soit caché à l’intérieur [du dieu].
X.
Nommé par Śrī Indravarman chef de l’Īndrāśrama du Nord, il a fait apparaître, pour
l’usage de cet ermitage, de l’eau qui était [auparavant] difficile à obtenir.
XI.
Informé de cela [par le chef du monastère], le roi Śrī Indravarman fit faire un bassin
par les hommes habitant le district.
XII.
Pendant qu’on creusait le bassin, le
maṇḍala en or de son
guru, déposé en terre autrefois, fut exhumé par les terrassiers.
XIII.
« Ô roi, que cet [objet] serve à faire une image de Śambhu », à cette demande formulée
[par le chef du monastère] le roi donna son assentiment.
XIV.
Cette image en or de Śambhu, qu’on porte encore aujourd’hui sur un pavois, c’est lui
en vérité qui en est l’auteur.
XV.
Ensuite, Śrī Yaśovarman lui ayant renouvelé son mandat de chef dans son propre monastère,
il obtint un siège éminent avec le haut commandement des
ācārya.
XVI.
Sa gloire sans tâche, dont la beauté a l’aspect de la rosée sur un charmant nénuphar,
se moquait de la lune qui est comme marquée par une tâche.
XVII.
Bien que dénué de passions, en raison de sa connaissance de l’identité avec la qualité
de Śiva, il était passionné, dans la mesure où il excellait à protéger la vie des
êtres vivants.
XVIII.
Le plus éminent des ascètes par ses qualités, nommé , a fait une
śālā du dieu sur la surface de la plaine, au sud.