Phnom Aksar rock inscription (K. 524, 1039 Śaka)

Metadata

Current Version:  draft, 2023-11-08Z

Editors:   George Cœdès, Chloé Chollet and Arlo Griffiths.

DHARMA Identifier: INSCIK00524

Hand Description:


Additional Metadata

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Edition

I. Anuṣṭubh
1vidyāvāseti-nāmāhaṁ
tejasvī bhuvi viśrutaḥ
daśa-tāpa-tap⟨aḥ⟩ saṁmyak kr̥-
tvā loke¡(ś)!⟨ṣ⟩v a(n)i(n)dita(ḥ) [|]

II. Anuṣṭubh
2sarvvāgamānukūlaś ca
¡s!⟨ś⟩āstra-jñ¡aḥ!⟨o⟩ dharmma-tatparaḥ
tapaḥ-karmma-viśuddhātmā
vāṅ-manaḥ-kāya-karmmaṇā |

III. Anuṣṭubh
3śr¡i!⟨ī⟩-jaya-¡śś!⟨ś⟩r¡i!⟨ī⟩-dhara¡n!⟨ṇ⟩(ī)ndra-
¡śś!⟨ś⟩r¡i!⟨ī⟩-sūryyādibhir e(va) t¿a?⟨u⟩
rājabhiḥ pūjita¡s!⟨ś⟩ ¡s!⟨ś⟩a¡s!⟨ś⟩vat
sarvva-sat-kr̥ta-saṁpadā |

IV. Anuṣṭubh
4śr¡i!⟨ī⟩-sūryyavarmma¡n!⟨ṇ⟩o rājye
śiva-bhaktyābhicoditaḥ
¡s!⟨ś⟩yāmādri-saṁjñake tasmiṅ
girau liṅg¡ā!⟨a⟩-tr¿i?⟨a⟩yaṁ śivaṁ |

5| 1039 śaka ta rāja vraḥ pāda kaṁmrateṅa Aña śrisūryyavarmmadeva mame nakṣatra pvana roca vaisākha ⟨ra⟩vivāra yāṁ I dika I [1×] X thmā thṅai gi nu Aña ta
6jmoḥ vraḥ tapa(svi) vidyāvāsa sthāpaka vraḥ śivaliṅgatraya nā vnaṁ thṅe smipa nu vraḥ Airāvat(ī)t(ī)rtha| jvana (g)i mūla| gi karmmāntara| ¡ś!⟨g⟩i vāmaśiva| bhūmibhāga teṅa tvana
7[.]gaṅa teṅa nasurendra khloña vala qso ganabhā(ga) sruk taṁva(na/ṅa) jā śis(ya) dikṣā (O)y dāna bhūmi noḥ (A)ña jvan ta vraḥ śivaliṅga vnaṁ thṅe| yajña vraḥ śivaliṅga dina raṅko liḥ III⊔(|)
8Aña thvāya (jā) vraḥ rājyadharmma(|)

ri qnak ta nu vināsa dha(r)mma Aña (gi) ta thve nu (ge) tapasvi ta (pvas) ta neḥ qnaka yātanā Āya dvātrisanaraka praṁvyala kaṁneta nu ta jā
9mānu¡s!⟨ṣ⟩ya sarvv¡ā!⟨a⟩vyādhip¡i!⟨ī⟩¡d!⟨ḍ⟩ā| _

V. Anuṣṭubh
(v)idhāna-viṣṭarāt saṁmy¡ā!⟨a⟩_k
tathā vibhava-viṣṭaraiḥ
10nyastvā nived⟨y⟩a rāje¡s!⟨ś⟩aṁ_
¡v!⟨dh⟩armmaṁ śūnya-śivaṁ yayau

Apparatus

1 daśa-tāpa-tap⟨aḥ⟩ saṁmyakdaśatāpataparamyaṁ GC • A similar expression is found in K. 834 as daśatāpatapa, st. XLII.1 loke¡(ś)!⟨ṣ⟩v a(n)i(n)dita(ḥ)[ ⏓  ⏓  ⏑  –  ⏑  – ] GC
2 -kūlaś ca-guḥ GC2 sāstra-jñ¡aḥ!⟨o⟩sāstra-jño GC
3 t¿a?⟨u⟩tu GC3 sarvva-sarvvaṁ GC
4 liṅg¡ā!⟨a⟩-tr¡i!⟨a⟩yaṁliṅga-trayaṁ GC
5 mame[2×] GC5 pvanapvān GC5 ⟨ra⟩vivāra • The restitution was proposed by George Cœdès.5 yaṁ I[2×] GC5 X thmā thṅaiII [4×] GC
6 sthāpakasthāpanā GC6 smipa nu vraḥ Airāvat(ī)t(ī)rtha[8×]tadartha GC6 (g)i mūla[.]i [1×]le GC6 ¡ś!⟨g⟩i vāmaśivaśivāma [2×] GC
7 [.]gaṅa teṅa[4×] GC7 gana bhā(ga)[2×]t· GC7 sruk taṁva(na)sruk [1×]n· GC7 jā śis(ya) dikṣā[5×] GC7 (O)y dāna bhūmi noḥ[1×] khloñ bhūtāśa GC7 (Aña) jvan ta[4×] GC7 dinadvi [1×] GC7 III(|)II [1×] GC
8 Aña[2×] GC8 rājyadharmma[4×] GC8 ri qnak ta nu vināsa dha(r)mma Aña (gi) ta thve nu (ge)[16×] GC8 tapasvi ta (p)vas ta neḥtapasvi [4×] neḥ GC8 yātanāyācanā GC8 dvātrisanarakata śrī [3×] GC • Correct with dvātriṁśanaraka.8 kaṁneta nu ta jā[1×] ne [7×] GC

Translation into French by Chloé Chollet

I.
Moi, qui suis nommé Vidyāvāsa, renommé sur terre pour mon rayonnement, après avoir réalisé convenablement le tapas [qui est le] daśatapa, suis irréprochable dans les mondes ;

II.
et conforme à toutes les traditions, connaissant les traités, n’ayant en vue que le dharma, ayant l’esprit purifié par l’ascétisme et les rites, à l’aide de l’action de la parole, de la pensée et du corps ;

III.
vénéré sans cesse, au moyen de tous les honneurs et richesses, par les rois Śrī Jaya[varman] (VI), Śrī Dharaṇīndra[varman] (I) et Śrī Sūrya[varman] (II) ;

IV.
sous le règne de Śrī Sūryavarman (II), poussé par ma dévotion envers Śiva, [j’ai érigé] sur cette montagne nommée Śyāmādri, une triade de śivaliṅga propice.

5-7En 1039 śaka, sous le règne de S. M. Śrī Sūryavarman, année de la Chèvre (mame nakṣatra)↓1, quatrième [jour] de la quinzaine sombre du mois de Vaiśākha, un dimanche, [la date étant marquée par] la première veille (yāṁ I), 1 dik [et] 10 vināḍīkā du jour (thmā thṅai), c’est alors que moi, nommé le saint ascète Vidyāvāsa, fondateur de la sainte triade de śivaliṅga au Vnaṁ Thṅe (= Śyāmādri), aux alentours (smipa nu)↓2 du saint Airāvatītīrtha, [j’ai] offert à l’ensemble (jvana gi mūla) un rite de funérailles (karmmāntara), un vāmaśiva, une portion de terre (bhūmibhāga) de la Teṅ Tvan [...] Nasurendra, Khloñ Vala ’So [et les gens de] son groupe et de sa section du Sruk Taṁvan↓3, qui sont les disciples de la dīkṣā, qui ont fait don de ces terres (Oy dāna bhūmi noḥ).

7-8J’offre aux saints śivaliṅga de Vnaṁ Thṅe des offrandes de 3 liḥ de riz quotidiens. J’offre [le tout] en tant que sainte fondation royale (rājyadharmma).

8-9Ceux qui nuiraient à la fondation que j’ai faite, ou aux tapasvin qui se sont retirés ici : ces gens souffriront des tourments dans les trente-deux enfers pour sept générations et seront (nu ta jā) humains, souffrants de toutes les maladies (mānusya sarvvāvyādhividā)↓4.

V.
Après avoir planté (nyastvā)↓5 [les trois liṅga] convenablement (samyāk), avec abondance de marques de majesté et abondance de prescriptions, et après avoir renseigné le seigneur des rois de cette œuvre (dharmma), il est allé au Śūnyaśiva↓6.

Commentary

The five Sanskrit stanzas of this inscription correspond to the first five stanzas of K. 523, a stela from the same site.

George Cœdès did not publish the last two lines since the reading material at his disposal showed only a few faint traces.

Bibliography

First edited by George Cœdès (1937-1966: volume 3, pages 134–142) with a French translation. Re-edited by Chloé Chollet from photographs taken by herself in 2021 and 2022, and a 3D model furnished by Nicolas Josso.

Primary

Cœdès, George. 1937–1966. Inscriptions du Cambodge I-VIII. Collection de textes et documents sur l’Indochine 3. Hanoi; Paris: Imprimerie d’Extrême-Orient [vol. I]; EFEO.
Volume 3, pages 134–142. [siglum GC]

Notes

↑1. Le mot mame désigne l’année de la Chèvre dans le cycle des douze animaux, un système dont on retrouve l’usage depuis la période préangkorienne (Ferlus 2010: page 6). Néanmoins, aucune attestation de mame n’avait été trouvée jusqu’à présent dans une inscription khmère. Sur l’emploi du terme nakṣatra (signifiant à l’origine « mansion lunaire ») pour des années du cycle des douze animaux au Cambodge ancien, voir Cœdès 1935: pages 323–324 et Ferlus 2010: page 6.
↑2. Le mot orthographié ici smipa (du sanskrit samīpa) est attesté ailleurs en vieux khmer sous la forme samīpa ou samipa. Plus particulièrement, le syntagme samipa nu apparaît dans au moins deux autres inscriptions (K. 1198, face B, l. 39 et K. 598, face B, l. 21).
↑3. Le mot taṁvan, de sens inconnu, réapparaît dans l’inscription K. 1555 là aussi en tant que toponyme (l. A18 ; 847 śaka).
↑4. Cette séquence en sanskrit apparaît sur la même ligne que la stance finale. Elle ne peut métriquement pas s’y insérer et doit donc plutôt être considérée comme une formule se rattachant à l’imprécation rédigée en vieux khmer.
↑5. Un trait vertical tracé au-dessus de la consonne n donne l’impression que la syllabe débute par un r initial. Mais cela n’aurait été possible que si elle avait été précédée d’une autre syllabe. Pour supporter la lecture de nyastvā, notons que cet absolutif est attesté dans certains textes, comme par exemple dans l’Atharvavedapariśiṣṭa 36 (14.1 ; voir Bisschop and Griffiths 2007: page 29).
↑6. Le sens de ce composé n’est pas clair. On le retrouve à deux reprises dans le corpus en tant que nom propre (K. 313 ; 801 śaka ; l. 1 ; Pou 2001: page 35 et K. 183-6, l. 3 ; 850 śaka, Chhom 2011: pages 79–82). Il revient à trois reprises dans l’inscription sur stèle de Phnom Aksar, sans que la syllabe śu ne soit lue systématiquement par Cœdès. Cette expression peut aussi faire penser à un nom de séjour divin, comme l’un de ceux donnés à titre posthume aux rois du Cambodge ancien. Toutefois, elle n’est pas rencontrée en tant que tel dans le corpus. Notons qu’une autre possibilité de traduction ce passage serait : […] après avoir renseigné le seigneur des rois, je suis allé / il est allé au Varmmaśūnyaśiva.